Par Green Univers. Le syndicat professionnel Uniclima, qui regroupe les entreprises des industries thermiques (chaudières, pompes à chaleur, solaire thermiques, climatiseurs…) vient de livrer ses chiffres pour 2018. Ils donnent des indications sur plusieurs grands marchés de l’efficacité énergétique. Bonne nouvelle, les pompes à chaleur (PAC) se portent comme un charme, tant les air-air que les air-eau (pour l’eau chaude sanitaires); les premières se sont vendues à 571 140 unités l’année dernière, en hausse de 18%. Les autres sont cinq fois moins nombreuses mais progressent dans les mêmes proportions. Les chauffe-eau thermodynamiques font eux aussi florès, avec plus de 100 000 ballons vendus et une hausse de 17%. Seul la version PAC géothermique, plus efficace mais contraignante et chère, reste de diffusion confidentielle.
La chaudière à un euro ne plaît pas
Les primes à la conversion et l’extension du champ des Certificats d’économies d’énergie dédiés au chauffage, via le mécanisme Coup de Pouce en particulier, ont de fortes chances d’accélérer encore les ventes de PAC. Mais étant donné que les industriels d’Uniclima sont aussi des fabricants de chaudière à fioul et à gaz, ils ne savent pas s’il doivent s’en réjouir. « Ces annonces sont intervenues sans aucune concertation avec la filière, industriels et installateurs », déplore le syndicat. En outre, « la chaudière à 1 euro » des opérateurs de certificats d’économie d’énergie n’a pas du tout plu aux industriels, car elle serait dévalorisante et attribuerait « une valeur quasi nulle à des équipements haut de gamme ».
Cela dit, le marché des chaudières fioul et gaz est encore loin d’être sinistré et en fait, il progresse… : 661 000 appareils ont été vendus en 2018 (+5%), dont 544 000 en version à condensation, pour les deux combustibles. « Le marché est orienté de façon positive », commente François Frisquet, président d’Uniclima et du groupe Frisquet. La chaudière biomasse (surtout à granulés de bois) tient pour sa part son rang, avec 10 900 unités et une hausse de 2%.
Le solaire thermique joue gros en 2019
Le grand perdant de 2018 ? Le solaire thermique, pour ne pas changer. Pour rappel, le marché avait dépassé 300 000 mètres carrés installés en 2008 ; dix ans après, il s’est effondré à 50 000. Seul le segment des logements collectif et du tertiaire (30 000 m² quand même) se réoriente dans le bon sens (+ 3%). « Le solaire thermique se trouve très concurrencé par le chauffe-eau thermodynamique », indique Valérie Laplagne, responsable Energies renouvelables et pompes à chaleur d’Uniclima. Mais la chaleur solaire serait aussi désavantagée par la réglementation, notamment dans les bâtiments collectifs neufs ; on peut paradoxalement y consommer plus d’énergie par mètre carré que dans les maisons et ces immeubles ne sont soumis à aucune exigence EnR spécifique.
Cela devrait changer à partir de l’année prochaine, avec l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation RT 2020 pour les nouvelles constructions. « Mais les pouvoirs publics semblent en position d’attente sur la place attribuée au solaire thermique », s’inquiète Uniclima. Valérie Laplagne précise à cet égard que la chaleur solaire ne doit pas entrer en compétition avec le solaire photovoltaïque, l’espace en toitures étant limité par définition. Autre problème majeur : le gel de la hausse de la taxe carbone, qui était justement censée relancer le secteur. Les mois qui viennent seront déterminants pour les perspectives de cette filière dans la décennie 2020.