Via PV-Magazine. Mais surtout la valeur de l’énergie solaire se trouve aussi bien dans son déploiement (l’installation, l’exploitation et la maintenance de centrales) que dans ses avantages comparatifs aux autres énergies. Pour André Joffre, président du bureau d’étude Tecsol, il s’agit par exemple de miser sur « la bonne temporalité du solaire par rapport aux autres filières ». D’autant plus que dans le contexte actuel, le photovoltaïque présente un prix compétitif – et cela pourrait continuer avec, selon le spécialiste « une division par deux des prix des modules d’ici 2030 ».
« Le solaire est une énergie variable mais pas intermittente et, surtout, elle est prévisible », a rappelé André Joffre lors de la journée « Energie solaire, urgence climatique et engagement collectif » organisée le 12 décembre 2023 au Collège de France. En parallèle des tentatives de relocalisation de l’industrie de fabrication solaire en Europe, il s’agirait donc de se positionner sur les opportunités techniques, technologiques et d’innovation visant à coupler la variabilité du solaire avec les besoins. « Le pilotage est une source de création de valeur, explique l’expert. Cela fait partie du solaire, c’est même son prolongement pour rentrer dans la société ».
En France, l’arrivée prévue de deux millions de voitures électriques en 2030 représente quelque 100 GW de batteries embarquées mises sur le marché. Ce sont autant de batteries fatales, mises en service et « quasiment gratuites ». La voiture est arrêtée 90 % du temps et branchée sur une borne qui, si elle est connectée à l’énergie solaire fonctionnera à partir d’énergie quasiment gratuite elle aussi. C’est aussi un système de stockage pilotable : de la même manière que le système en heure creuse et heure pleine a été pensé pour le nucléaire « qui remplit nos ballons d’eau chaude », comme le fait remarquer Xavier Daval, CEO de kiloWattsol, le solaire, énergie variable, pourra disposer de son outil de régulation à grande échelle. « On sait faire des choses à petite échelle avec l’autoconsommation collective, mais ce n’est qu’une décision administrative de passer à une autre échelle : région ou même pays ! », souligne André Joffre.