Par Green Univers . La Commission de régulation de l’énergie (CRE) lance une consultation publique sur l’évolution des tarifs des Reseaux. Elle prépare ses grilles tarifaires de 2021 pour l’électricité (Turpe**).
Le document expose les soucis et pistes du régulateur. L’une des principales inquiétudes porte sur « la transition énergétique (qui) affecte la gestion des Reseaux énergétiques et implique une vigilance renforcée sur les coûts futurs ». La CRE craint un effet de ciseau entre d’un côté « une tendance forte à la stabilisation (en électricité) et à la baisse (en gaz) des consommations » et de l’autre, « une augmentation des coûts pour permettre notamment l’insertion des EnR sur les Reseaux et le déploiement des infrastructures de recharge pour véhicules électriques ».
Des câbles à tirer et renforcer
L’instance de surveillance rappelle plus loin que « le réseau actuel a été dimensionné principalement en fonction des flux de soutirage lors des pointes de consommation hivernale. Or, à terme, les injections décentralisées comme le photovoltaique agricole ou l autoconsommation pourraient entraîner des besoins de renforcement, si elles ont lieu dans des zones de faible consommation où le réseau n’est pas en mesure d’accueillir ce volume d’injection. » Pour rappel, la puissance installée photovoltaïque française doit ainsi passer de 8,5 GW en 2018 à environ 40 GW dans dix ans, selon l’actuel projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie.
« Une telle évolution de ces puissances installées, majoritairement décentralisées comme le photovoltaique agricole ou l autoconsommation , aurait des implications importantes en matière de dépenses d’investissement (…) Cette hausse des charges, croisée avec une assiette de couverture stable ou en baisse, pourrait entraîner des augmentations tarifaires sensibles », commente sobrement la CRE. Sans livrer aucun chiffre en la matière, pour l’instant, mais seulement un bilan de la décennie passée :
Un Turpe temporaire ?
Pour l’avenir, quelles sont ses préconisations sur les dépenses d’investissement des différents réseaux français ? La CRE veut commencer par isoler les dépenses dans les nouvelles infrastructures, de manière à ne plus les noyer dans la masse de l’ensemble, au moins pendant quelques années. Ce qui, selon son jargon, consisterait à « différencier le taux de rémunération des actifs historiques, qui resterait fixé selon des paramètres et des données de moyen/long terme d’une part, et le taux de rémunération des actifs mis en service pendant une période glissante (par exemple sur sur quatre ans, NDLR), selon des paramètres et des données de court terme d’autre part ». Lesquels restent à définir. Ces nouveaux critères de financement, si l’idée est retenue, contribueront à isoler le coût des nouveaux raccordements. Ce que l’on pourrait interpréter comme un éventuel Turpe spécifique et temporaire pour les nouvelles infrastructures électriques. Quel serait son effet sur le développement de la production renouvelable ?
*Accès des tiers aux réseaux de distribution
**Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité
Consulter ci-dessous les réflexions de la CRE (ici en PDF)