Originellement évalué autour des 100 euros par tonne CO2, le montant idéal pour la taxe carbone serait de 250 euros d’après un nouveau rapport.
Un rapport publié en ligne lundi soir par France Stratégie, un think-tank rattaché à Matignon, évalue la tonne de CO2 à 250 euros en 2030. Ce montant est deux fois supérieur à celui estimé en 2008. Une nouvelle qui inquiète le gouvernement à l’heure où le « ras-le-bol fiscal » bat son plein et où la simple idée d’une taxe carbone cristallise les tensions.
Respect du plan climat
Le rapport indique que c’est « le prix-à-payer » pour le gouvernement s’il veut atteindre les objectifs fixés par le plan climat, voté en 2017. La France ayant déjà accumulé un retard sur ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre par rapport à ses voisins européens. Le chiffre de 250 euros par tonne n’est pas non plus anodin selon le think-tank, car à partir de ce seuil les dispositifs permettant de réduire le bilan carbone reviendront moins chers aux entreprises que la taxe elle-même. Un facteur primordial, selon le rapport, si l’exécutif souhaite respecter son engagement de neutralité carbone d’ici 2050.
Une augmentation exponentielle
Alors que la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, Brune Poirson, a relancé la question d’une taxe carbone, ce rapport met à jour des éléments troublants pour Matignon, plutôt hostile au projet. Le Premier ministre, Édouard Philippe ayant même récemment déclaré ne pas être « favorable à ce qu’on augmente la taxe carbone ». Pourtant, comme le précise France Stratégie dans son rapport le montant de 250 euros, fixé pour 2030 devrait augmenter pour atteindre une fourchette comprise entre 600 et 900 euros pour que l’objectif neutralité carbone soit atteint. Des données encore une fois embarrassantes pour le gouvernement qui va devoir naviguer entre ses objectifs ambitieux en matière d’écologie et sa volonté d’apaiser les tensions. Par magazine-decideurs