Simplifier le développement des projets solaires de petite et moyenne puissance, en numérisant un maximum d’étapes. Par GreenUnivers
Tel est le credo de la start-up parisienne OuiSol, créée en 2017. « Nous réalisons à distance l’étude du projet, sa conception, l’obtention des autorisations et apportons aux installateurs un projet prêt à construire », résume Sébastien Bilbault, cofondateur de Ouisol avec Robin Bressan. Agé de 29 ans, polytechnicien, ancien collaborateur de Technip et d’Akuo Energy (et accessoirement émérite cycliste francilien au quotidien), il a lancé son entreprise sur un constat : pour les petits projets, le développement représente 50% des coûts et, à la différence du prix du matériel, a du mal à baisser.
Numériser tout ce qui peut l’être
Persuadé par ailleurs que le secteur va faire boom, il a décidé de numériser tout ce qui peut l’être, c’est-à-dire le calcul du potentiel solaire (localisation, données météo, ombrages à proximité…), la consommation électrique du logement, les différents types d’installations techniques possibles. « Nous aboutissons à plusieurs milliers de possibilités et en choisissons trois, les plus pertinentes économiquement. Le projet est en même temps modélisé en 3D, donc facile à comprendre. Il est en plus optimisé financièrement, car nous prenons en compte les revenus du particulier », explique Sébastien Bilbault. De ce point de vue, OuiSol s’inscrit dans la mouvance des spécialistes américains de l’autoconsommation comme Aurora Solar ou les chercheurs de Folsom Labs, avec notamment, pour le second, la plateforme de webdesign solaire Helioscope.
Recherche de partenaires
Côté clients et en bonne start-up, OuiSol a mis plusieurs fers au feu pour le moment : les particuliers en direct, via son site web, mais aussi la formule du BtoB et même du BtoBtoC. En clair, des accords possibles avec des fournisseurs d’électricité de plus en plus intéressés par l’autoconsommation ou des banques qui vendent du crédit à la consommation pour les projets PV. « Notre technologie peut s’interfacer facilement avec celles d’autres sites », promet Sébastien Bilbault.
Cette start-up qui ne compte encore que quelques collaborateurs – et cherche d’ailleurs des datascientists, une denrée rare – vise une centaine de clients cette année. L’un de ses traits les plus intéressant réside dans les gains de productivité qu’elle affirme dégager dans le développement pur et qui peuvent s’exporter sur plusieurs segments.
« Les toitures de moins de 100 kW (hangars agricoles, magasins, gymnases publics…) supportent des coûts de développement unitaires plus faibles que dans le résidentiel, mais quand même importants. Là aussi, il y a beaucoup de choses à numériser », estime le jeune dirigeant, dont l’entreprise a été lauréate de la Greentech verte en juin 2018. Une autre piste à l’étude ? Les foncières et les bailleurs sociaux, qui possèdent ou gèrent des centaines voire des milliers de toitures d’immeubles. « Difficile d’y développer 1 000 projets séparément. Mais en réaliser un seul de 1000 toitures digitalisées, c’est beaucoup plus « bancable » pour un investisseur », calcule Sébastien Bilbault.
Alors que les appels d’offres publics sur les toitures solaires semblent faire un peu moins recettes ces temps-ci, pour cause de tarifs apparemment au plancher, les process numérisés de OuiSol pourraient susciter de l’intérêt bien au-delà du marché des particuliers.